Deuxième partie
Qu’est ce que l’anesthésie / l’analgésie régionale pour l’accouchement ?
L’anesthésie régionale est une méthode qui permet de réduire de façon ciblée la douleur en bloquant les transmissions nerveuses de la douleur. La douleur du travail et de l’accouchement vient les nerfs de la région lombaire et sacrée.
Deux techniques permettent de bloquer les nerfs concernés: il s’agit de l’anesthésie rachidienne (ou rachianesthésie) et de l’anesthésie péridurale.
- L’anesthésie rachidienne consiste en une injection dans l’espace rachidien qui permet une anesthésie rapide et puissante. La durée de cette anesthésie est limitée dans le temps et rarement compatible avec la durée habituelle du travail obstétrical (plusieurs heures). C’est la technique utilisée pour les césariennes programmées ou les gestes courts pendant la grossesse ou l’accouchement (réalisation d’un cerclage utérin par exemple).
- L’anesthésie péridurale est la technique de choix pour le travail obstétrical et l’accouchement: grâce à un fin tuyau (cathéter) glissé dans l’espace péridural, il sera possible d’injecter régulièrement des anesthésiques locaux pour maintenir le blocage de ces racines nerveuses. En fonction de la puissance du mélange injecté l’anesthésiste réanimateur pourra moduler l’effet entre analgésie et anesthésie.

L’Analgésie permet de calmer en douceur la douleur tout en conservant motricité et certaines sensations (toucher, contractions, descente du bébé).
L’Anesthésie repose sur l’injection d’un mélange plus puissant qui va bloquer intensément la douleur et dans le même temps une grande partie de la motricité et des sensations. C’est l’anesthésie de choix pour une césarienne en cours de travail ou pour les gestes de l’accouchement (utilisation d’instruments pour la naissance, vérification de la bonne délivrance du placenta).
Qui peut bénéficier d'une analgésie péridurale pour l'accouchement ?
- Les patientes en travail peuvent dans la plupart des cas bénéficier d’une analgésie péridurale. Les rares exceptions (infections, problèmes de coagulation, traitement…) sont le plus souvent repérées à la consultation d’anesthésie. Dans ce cas, une prise en charge spécifique vous sera proposée.
- L’équipe d’anesthésie-réanimation fait son possible pour répondre aux demandes des patientes. En fonction de la charge de travail simultanée, le souhait de la patiente sur le moment de la pose est respecté.
- Il n’y a pas de dilatation minimale du col de l’utérus requise, il faut être en travail ou en phase de déclenchement du travail et sentir le besoin d’être soulagée. Il n’y a pas de dilatation maximale au-delà de laquelle la péridurale est impossible mais cela doit être compatible avec la vitesse du travail et le délai prévisible de la naissance (le temps incompressible avant l’efficacité de l’analgésie est d’environ 30 minutes).
- Dans certains cas l’équipe (obstétricien, sage-femme et anesthésiste-réanimateur) peut vous proposer une péridurale très tôt dans le travail, si le bénéfice de cette analgésie est particulièrement important pour votre accouchement.
- Une anesthésie rachidienne ou une anesthésie générale peut également être réalisée juste après un accouchement sans péridurale si des gestes complémentaires sont nécessaires.
Détails techniques
- La première étape est celle de la mise en place d’une voie veineuse, du matériel de surveillance de la pression artérielle et du rythme cardiaque maternel et fœtal.
- Classiquement la pose est réalisée en position assise le dos rond mais une position différente (assise en mouvement de balancement ou allongée sur le côté) est également possible.
- La présence de l’accompagnant pendant la pose pourra vous être proposé pour apporter du confort. Il s’équipera alors comme demandé.
- Le geste commence par un temps de désinfection du dos et l’installation de draps stériles.
- Puis une anesthésie locale pour insensibiliser la peau au point de ponction de l’aiguille de péridurale est réalisée.
- Pendant la pose de la péridurale vous pouvez signaler si une douleur apparaît.
- L’insertion d’un fin tuyau (cathéter péridural) est le plus souvent rapide. Certaines difficultés (connues ou non) ralentissent la pose : infiltration hydrique ou graisseuse du dos, scoliose, raideur, cambrure très marquée.
- Les produits injectés sont des anesthésiques locaux dilués associés à des dérivés de la morphine et parfois à d’autres molécules appelées adjuvants.
- Le but est de diminuer le caractère douloureux des contractions tout en conservant à la fois des sensations et la possibilité de bouger.
- Les sages-femmes sont compétentes pour surveiller l’efficacité et la tolérance d’une analgésie péridurale et participer au maintien de l’analgésie.
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